La sonde New Horizons de la NASA utilise... le processeur de la PlayStation 1
Posté : jeu. 6 nov. 2025 20:29

Introduction
Saviez-vous que la sonde spatiale New Horizons, qui a survolé Pluton en 2015, utilise un processeur proche de celui de la PlayStation 1 ?
Cet article revient sur ce lien étonnant entre technologie spatiale et jeu vidéo, en expliquant pourquoi la NASA a préféré un processeur “vintage” pour une mission interplanétaire.
La sonde New Horizons et son incroyable processeur
Présentation de la mission
Lancée en janvier 2006, la sonde New Horizons est une mission de la NASA dirigée par le laboratoire APL (Applied Physics Laboratory) de l’université Johns Hopkins.
Son objectif : explorer Pluton, Charon, et les confins de la ceinture de Kuiper.
Elle a parcouru plus de 5 milliards de kilomètres, atteignant Pluton en juillet 2015, avant de poursuivre sa route vers des objets encore plus éloignés du Système solaire.
Le processeur de bord : un cousin du CPU de la PlayStation
Le cœur de calcul de New Horizons est un processeur MIPS R3000, une architecture 32 bits RISC cadencée à 12 à 15 MHz.
Ce même type de processeur a été utilisé dans la première PlayStation (1994) certes à 33,9 MHz, mais basé sur la même architecture MIPS.
Autrement dit, la sonde qui a traversé tout le Système solaire embarque un “cerveau” similaire à celui de la PS1 !
Pourquoi ce choix ?
Parce que dans le domaine spatial, la priorité n’est pas la puissance brute, mais la fiabilité, la simplicité et la résistance aux radiations.
Le MIPS R3000 est éprouvé, bien documenté, et surtout facile à durcir contre les rayons cosmiques.
« L’espace préfère les processeurs lents mais stables aux CPU modernes fragiles. »
Comparatif technique : PS1 vs New Horizons
Code : Tout sélectionner
| PlayStation (1994) | New Horizons (2006) |
| CPU | MIPS R3000A (33,9 MHz) | MIPS R3000 (12–15 MHz) |
| Architecture | 32-bit RISC | 32-bit RISC |
| Mémoire vive | 2 Mo RAM | 64 Mo (rad-hard SRAM/DRAM)|
| Système d’exploitation | OS Sony propriétaire | RTOS/VxWorks (temps réel) |
| Durcissement radiation | Non | Oui (rad-hard) |
| Température supportée | 0 à 40 °C | -200 à +120 °C |
| Durée de mission prévue | Quelques années | +20 ans dans l’espace |
Pourquoi ne pas utiliser un processeur moderne ?
Les composants récents (multi-cœurs, GPU intégrés, etc.) ne sont pas conçus pour résister :
- aux radiations (particules à haute énergie),
- aux variations extrêmes de température,
- et à l’absence de maintenance.
Résultat : les engins spatiaux utilisent souvent des processeurs conçus 10 à 20 ans avant le lancement.
Dans l’espace, la stabilité prime sur la vitesse.
Le clin d’œil PlayStation : quand le jeu rejoint les étoiles
Certains ingénieurs de la NASA ont reconnu avec humour qu’ils “enviaient la puissance graphique de la PS1” comparée à celle de New Horizons
Mais ce parallèle montre à quel point le matériel de nos consoles est suffisamment performant et fiable pour inspirer la recherche spatiale.
En 2010, d’ailleurs, le processeur Cell de la PlayStation 3 a été utilisé dans des supercalculateurs par la NASA et l’US Air Force pour traiter des images satellites et simuler des missions spatiales.

Du salon au cosmos, il n’y a parfois qu’un bus MIPS de différence
Sources et références
- NASA New Horizons Mission Overview https://astrobiology.nasa.gov/missions/new-horizons/
- The Verge “The Pluto probe is powered by the same CPU as the PlayStation”
- Forbes “NASA’s New Horizons Runs on an Original PlayStation CPU”
- APL / Johns Hopkins Technical Paper on the New Horizons avionics
- Wikipédia : New Horizons, MIPS R3000